Besancenot: "L'anti-sarkozysme est un acte de salubrité publique"

Publié le par NPA61

Voir la vidéo : http://www.dailymotion.com/video/xejjtb_quot-le-gouvernement-va-bien-trop_news

 

Mercredi s'ouvre à Port-Leucate, dans l'Aude, la 2e université du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Après un revers cuisant aux élections régionales, Olivier Besancenot, le porte-parole du mouvement, veut aborder cette rentrée sous le signe du combat… et de l'humilité. Il s'en explique au JDD.fr.

 

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Olivier Besancenot et le NPA ouvrent leur université d'été le 25 août à Port-Leucate. (Reuters)

La 2e université du NPA débute mercredi. Sous quelle thématique centrale s'inscrit-elle?
Sur des réflexions stratégiques de ce que pourrait être le socialisme au 21e siècle et plus concrètement sur les plages de la rentrée. C'est-à-dire un NPA qui soit dans les starting-blocks de la rentrée autour de la politique sécuritaire et xénophobe du gouvernement et évidemment sur la bataille des retraites.

 

Le NPA peut-il réinventer le socialisme?
Tout seul, évidemment non. Mais en tous les cas, une des fonctions de ce nouvel outil politique que l'on a construit c'est aussi d'apporter notre contribution à cette réflexion programmatique. On est bien conscient que seul, on n'arrivera à rien. Mais dans le cadre des luttes, des expériences collectives et surtout en partenariat avec d'autres organisations au-delà de nos frontières, on apporte nos réflexions sur ce que pourrait être un autre type de pouvoir, un autre type de partage des richesses, de partage du temps de travail et comment imaginer un socialisme où l'écologie ne soit pas soluble dans la marchandise.

 

«2012 se joue en partie aujourd'hui autour de la bataille des retraites»

Quelles sont vos relations avec le PCF et le Parti de gauche dans cette optique? Une candidature unique semble impossible…
Le Front de gauche a ses propres débats et ses propres discussions visiblement sur la candidature de 2012. De notre côté, quoi qu'il en soit, on abordera lors notre congrès du mois de novembre la question de 2012 mais d'abord sur le 'quoi' et 'pourquoi faire' avant le 'qui'. Nous tenons à alerter toute la gauche sur cette rentrée. L'issue du projet de réforme Sarkozy-Woerth ne se jouera pas en 2012. En revanche, c'est beaucoup de l'issue de 2012 qui se joue autour la bataille des retraites. Le rapport de force ne sera pas le même si Sarkozy réussit à faire passer sa réforme ou, au contraire, si c'est le mouvement ouvrier rassemblé qui réussit à la stopper.

 

Le NPA est-il soluble dans une formation politique plus large?
(Rires). Le NPA n'a jamais été une fin en soi. Le parti politique, c'est un moyen, pas une fin. Nous n'avons pas de rapport fétichiste au parti. On est confronté à une crise existentielle un an et demi après notre formation. Je dirais que c'est de bonne guerre: quand on a un an et demi, on apprend encore à marcher. Parfois il faut tomber pour apprendre. On sort d'un revers électoral qui nous pousse à réfléchir plus profondément sur ce qu'on a bien fait mais aussi sur ce qu'on a mal fait.

 

Comment justement relever le faible score enregistré aux régionales?
Le reflux des luttes sociales ne nous aide pas. Nos positions sont indexées sur la cote de confiance qu'ont les salariés dans leur propre force. On a fait également des erreurs politiques. Je pense que l'on avait une stratégie qui n'était pas visible. On avait réussi à faire une synthèse d'une orientation unitaire et radicale et là, on a perdu un peu sur les deux tableaux. Il nous faut redéfinir une orientation pour occuper l'espace anticapitaliste qui existe toujours car dans le fond de l'air social, il y a du rouge et il y a de la révolte.

 

«Le gouvernement joue des peurs»

Vous aviez déclaré vouloir prendre du recul. Ça a été le cas, on vous a peu entendu sur l'affaire Woerth, sur la sécurité…
Non, on s'est fait entendre. Mais c'est vrai qu'après un revers électoral on a eu une certaine discrétion dans les médias, ne serait-ce que par humilité. Et cette humilité là, on continue à la revendiquer dans cette rentrée. Mais le NPA reste combatif. On était présent sur la thématique des retraites dès le mois de mai, notamment par des meetings unitaires.

 

Daniel Cohn-Bendit n'a pas été très tendre avec vous lors des Journées d'été d'Europe Ecologie/Les Verts, fustigeant votre incapacité à faire de l'anticapitalisme un succès…
Ecoutez, ça me laisse complètement indifférent. Je ne compte pas sur lui pour faire de l'anticapitalisme un succès. C'est quelqu'un qui mène son combat dans l'économie de marché. Vous savez, les petites phrases, les peaux de bananes, il ne faut pas compter sur moi pour les glisser sous les pieds des autres. Notamment à gauche. C'est aux responsables d'Europe Ecologie de prendre leurs responsabilités. Mais je ne suis pas là pour distribuer les bons et les mauvais points.

 

Le 7 septembre marquera-t-il la vraie rentrée politique et sociale?
Oui. Le 4 et le 7 septembre. Le 4, c'est une grande manifestation contre la politique sécuritaire et raciste du gouvernement. Et le 7, c'est la première grande grève sur la question des retraites. Pour nous, c'est une même rentrée sociale et politique contre un gouvernement qui veut faire passer des réformes libérales et qui joue des peurs et qui veut faire peur, c'est-à-dire qui réprime.

 

«La révolte solidaire reste le seul antidote à la crise»

C'est le début de la chute de l'empire Sarkozy?
On fera tout pour. Si on veut éviter un deuxième mandat de Nicolas Sarkozy en 2012, il faut affaiblir et fragiliser sa politique maintenant. Et c'est notamment autour de la bataille des retraites que ça se joue.

 

L'anti-sarkozysme fait-il une politique?
Non, c'est sûr, mais c'est un acte de salubrité publique. Quand on voit la fuite en avant raciste, xénophobe et nauséabonde à laquelle on a eu droit cet été on se dit qu'il faut savoir dire 'non'. Ça ne suffit pas, c'est sûr, mais il faut savoir dire non.

 

Défaire la droite, ça se fera dans la rue?
Le pouvoir de la rue a une histoire dans ce pays, il est parfois plus fort que celui des gouvernants. Et ça les agace beaucoup. La révolte solidaire reste le seul antidote à la crise.

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