Intervention de Frédéric Gonano, militant du NPA

Publié le par NPA61

Image97On le constate, le système capitaliste génère des crises qui se conjuguent : crises alimentaires, économiques, écologiques, énergétiques, financières, sanitaires, sociales, tensions internationales et guerres, dont les conséquences sont toujours dramatiques.

Depuis les années 1980, la mondialisation aggrave l'exploitation, la concurrence entre les travailleurs, creuse les inégalités de toutes sortes, perpétue le pillage des peuples dans le cadre des rapports impérialistes, épuise les ressources et détruit la planète.

Au nom de la course perpétuelle au profit et à l’accumulation, basée sur le mythe de la croissance sans fin, les capitalistes organisent la surproduction et la surconsommation de marchandises inutiles et/ou nocives,

·         alors qu’un milliard de personnes vivent dans des bidonvilles,

·         que 970 millions souffrent de malnutrition et

·         que plus de trois milliards d'habitants de la planète, soit près de la moitié de l'humanité, vivent avec moins d'un euro par jour.

Pour illustrer le cynisme de ce système, on pourrait dire qu'il vaut mieux être une vache européenne qu’un travailleur du sud puisqu’une vache européenne est subventionnée à hauteur de 2 euros par jour !

L'agriculture n'a pas échappé aux effets dévastateurs du capitalisme en sacrifiant les paysans partout dans le monde au profit de l'agro-business et des spéculateurs de l'agriculture.

Aujourd’hui, les pays riches consomment 80% des resImage99sources de la planète alors qu’ils ne représentent que 20% de la population. Le niveau de vie actuel des pays du nord n’est permis que par le pillage organisé des pays du sud.

Cette organisation du pillage n’est pas une vue de l’esprit et les capitalistes disposent même du soutien du pouvoir politique, de droite comme de « gauche » :

Le 5 septembre 1961, au tournant des indépendances africaines, De Gaulle avait expliqué la future politique française en Afrique : « Notre ligne de conduite, c’est celle qui sauvegarde nos intérêts et qui tient compte des réalités. Quels sont nos intérêts ? Nos intérêts, c’est la libre exploitation du pétrole et du gaz que nous avons découvert ou que nous découvrirons. »


« De même que les Etats-Unis ont leur arrière-cour en Amérique Latine, la France a besoin d’avoir son arrière-cour en Afrique. » George Serre, conseiller d’Hubert Védrine, Ministre des Affaires Etrangères sous la présidence de François Mitterrand

« Elf a été créé pour maintenir l’Algérie et les rois nègres dans l’orbite française par le biais du pétrole. Avec les algériens, ça a capoté. Avec les rois nègres, ça se poursuit. » Eric Le Floch-Prigent, ex-président de Elf, en 2003

Pour donner d’autres chiffres parlants, on peut également rapporter que 20% de la population de la planète surconsomme du superflu, pendant que 80% manquent du strict nécessaire.

Dans son rapport mondial sur le développement humain, le PNUD rapporte que :

« Les 500 personnes les plus riches sur la planète possèdent un revenu plus important que les 416 millions les plus pauvres » Rapport mondial sur le développement humain 2005, programme des nations unies pour le développement (PNUD)

 À l’évolution du capitalisme et l’extension de la sphère marchande à l’ensemble de la planète, correspond une crise écologique sans précédent.

Bien entendu, des sociétés humaines ont déjà eu à faire face à des crises environnementales du fait d’une utilisation non rationnelle de leurs ressources.

Pour autant, c’est la première fois qu’une crise prend une telle ampleur, qu’elle concerne désormais tous les habitants de la planète et qu’elle amplifie d’autant les inégalités sociales.

L’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre, notamment et en grande majorité du CO2 d’origine fossile issu de l’activité humaine depuis le début de l’ère industrielle, a déjà conduit à un réchauffement global dont la tendance est toujours à la hausse, au point que les prévisions s’emballent, que des points de non-retour peuvent être rapidement atteints avec des dérèglements climatiques impossibles à contrôler mais dont les conséquences sont déjà là et vont s’aggraver :

·         inondations pour les uns,

·         sécheresses pour les autres,

·         tempêtes dévastatrices,

·         bouleversements et disparition d'un nombre croissant d'espèces vivantes,

·         destruction de la biodiversité,

·         crises agricoles.

L’existence de millions de personnes s’en trouve directement menacée, en premier lieu les populations les plus pauvres qui sont pourtant les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre.

Image98.pngLe productivisme inhérent au capitalisme entraîne, par la pollution de l'air, de l'eau, des produits alimentaires, une dégradation de la santé de la population.

Ces constats suffisent à eux seuls à illustrer l'ampleur de la facture sociale et écologique de l'organisation capitaliste du monde.

Ils suffisent aussi pour invalider le discours des partisans du système qui consiste à considérer que le progrès, par petites touches successives, génère une amélioration générale des conditions de vie et une réduction des inégalités. Au contraire, même en période de croissance, les inégalités explosent !

 La rupture avec le capitalisme est la condition nécessaire afin de stopper la crise écologique. Parce qu'elle seule rendra possible des choix économiques démocratiques et rationnels, pris dans l'intérêt du plus grand nombre.

Dans le cadre d'une nouvelle organisation de la société, dont la finalité sera l'utilité sociale et non plus le profit, les producteurs et les citoyens, autonomes et responsables, décideront de développer les activités économiques qui bénéficient à la collectivité, et écarteront celles qui mettent en danger les populations et leur environnement.

 Le socialisme que nous voulons ne propose nullement un développement illimité de la production et de la consommation matérielle.

Ce socialisme se fonde, au contraire, sur la satisfaction écologique des besoins sociaux : c’est un écosocialisme. Seule une société délivrée de la dictature du capital sera en mesure de réconcilier l’être humain et la nature.

 L’urgence écologique implique de rejeter l’idée d’une expansion illimitée et dévastatrice de la domination de l’humanité sur la nature et par conséquent de toute forme de productivisme.

Sur les questions climatiques, énergétiques et alimentaires, inverser la logique de destruction de la planète exige une planification démocratique.

 

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