Nucléaire : encore un débat bidon!
Dans le cadre du débat public sur le projet de réacteur EPR à Penly, l’État organise une réunion le 18 mai à Caen dont le but sera d’effectuer le retour d’expérience de la construction de l’EPR de Flamanville.
Quel retour d’expérience peut-on tirer d’un prototype, qui devrait être mis en service en 2013? Selon EDF « l’activité sur le chantier bat son plein et nous conforte dans la réussite de ce grand projet » !
Pourtant, le bilan est calamiteux!
accuse plus d’un an de retard et plus d’un milliard de surcoût. Les conditions de travail sont déplorables dues aux cadences infernales imposées pour rattraper les retards, et les travailleurs sont contraints d’utiliser leur droit de retrait pour ne pas mettre en danger la vie de leurs collègues.
La conception même de ce réacteur est remise en cause : il ne résisterait pas à la chute d’un avion de ligne, les systèmes de contrôle-commande sont jugés non-fiables par les autorités de sureté nucléaire finlandaise, britannique et française. Récemment, un document confidentiel interne à EDF indique que dans certaines conditions, le cœur du réacteur peut arriver en régime de « prompte criticité », cad une explosion du type de l’accident de Tchernobyl!
Une parodie de démocratie
La France est signataire du Traité d’Aarhus et se voit contrainte – afin de satisfaire aux obligations légales – de réaliser ce pseudo-débat dont les nucléocrates se seraient volontiers passé. Les conclusions, seulement consultatives et non pas contraignantes, seront vite oubliées et le projet pourra débuter… en 2012. Date à laquelle, Sarkozy sera encore président voire candidat à sa propre réélection.
Sarkozy VRP du nucléaire
La politique nationale de Sarkozy est contestée de plus en plus vivement et il essaie de sauver la face en jouant les représentants de commerce à l’étranger. Les EPR de Flamanville et Penly sont donc pour lui des vitrines indispensables. Les déboires des chantiers des EPR finlandais et français ont déjà fait perdre plusieurs contrats à EDF, Areva et consorts.
Un Grenelle de l’environnement … irradié!
Sarkozy s’était acheté une image écologiste à bon compte en faisant le Grenelle de l’environnement vite enterré. Le nucléaire avait été le sujet tabou de cet « évènement ».
Un amendement au projet de loi Grenelle 2 autoriserait toutes les installations nucléaires de base à se passer d’enquête publique tant sur les prélèvements d’eau qu’elles effectueraient, que sur l’« accroissement significatif» de rejets radioactifs et chimiques dont elles seraient responsables. Les dangers pour la santé des populations riveraines seraient accrus. L’avantage de cet amendement est de pouvoir construire de nouveaux réacteurs sur les sites des centrales existantes plus facilement.
Dans le même temps, le gouvernement freine le développement de la production d’électricité éolienne en durcissant la réglementation qui l’encadre
Pour un service public de l’énergie
L’étude «Un courant alternatif pour le Grand-ouest» montre qu’avec le budget prévu pour la construction l’EPR, on pourrait produire et économiser deux fois plus d’électricité qu’avec l’EPR, tout en créant quinze fois plus d’emplois.
Il est encore temps de sortir de l’impasse du nucléaire et de créer un véritable service public de l’énergie géré démocratiquement par les travailleurs et les usagers.
Un service public qui instaurerait des quotas gratuits pour tou-te-s, correspondant au besoin de consommation moyen adapté à la taille du ménage. Au delà de ces quotas, un barème progressif et dissuasif inciterait à la sobriété énergétique et permettrait de lutter contre le gaspillage .
Le NPA revendique l’arrêt de la construction de l’EPR à Flamanville et appelle au rassemblement, à l’initiative du collectif Grand Ouest contre l’EPR, le mardi 18 mai à 18h devant le Centre de Congrès à Caen.