Retraites: «pour gagner, il fallait bloquer le pays», regrette le NPA

Publié le par NPA61

Image21-copie-1.pngSyndicats, associations et militants du Nouveau parti anticapitaliste doivent se retrouver à Montreuil samedi soir pour faire le bilan de la mobilisation contre la réforme des retraites

Par LILIAN ALEMAGNA

 

Le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot, le 27 août. (AFP)

Premier bilan pour le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). En lieu et place d’un congrès prévu en novembre puis en décembre et repoussé finalement à la mi-février, les camarades d’Olivier Besancenot se réunissent ce samedi à Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour faire le bilan de la mobilisation contre la réforme des retraites. Une «conférence ouverte» où sont invités syndicats et associations présents dans les cortèges cet automne.

 

Au NPA, cet épisode social est un «baptême du feu», assure-t-on. «C’est le premier événement social d’importance depuis la fondation» du parti, fait remarquer Pierre-François Grond à la direction.

Après des tensions post-régionales en interne, «ça a permis de ressouder le parti», se réjouit Sandra Demarq, sa camarade du comité exécutif. «Mais le bilan est mitigé, c’est quand même une défaite, tempère Pierre-François Grond. Pour gagner, il fallait bloquer le pays.» Or, «les coups accumulés depuis des années dans des bastions comme les transports ou l’éducation nationale n’ont pas permis de déboucher sur des grèves reconductibles», pointe ce proche d’Olivier Besancenot.

«Divergences amplifiées» avec le Front de gauche

«Cela prouve la nécessité d’un front social et politique comme débouché aux luttes», estime Christian N’Guyen, qui milite pour davantage d’initiatives avec le Front de gauche du PCF et de Jean-Luc Mélenchon. «Les divergences avec le Front de gauche se sont amplifiées», juge en revanche Sandra Demarq.

«Ils n’ont cessé de déporter le mouvement social sur le terrain des institutions de la Ve République!» Ce temps passé à battre le pavé a contraint le NPA à repousser son congrès à la mi-février. «Il y avait des demandes de villes importantes comme Marseille, Toulouse qui n’avaient pas pu travailler sur les textes…» justifie Grond. «Ce n’est pas trop mal, souligne Christian N’Guyen. Le débat va continuer, ça permettra d’enrichir les discussions.» «Mais ce n’est pas un mois de plus qui va changer les choses», rétorque Danièle Obono de la minorité unitaire Convergences et alternatives.

«Tout le temps perdu de juin à septembre, on en subit les conséquences aujourd’hui.» Résultat: de la lassitude chez certains militants qui quittent le NPA après deux ans de militance. Dans le Vaucluse, onze militants des quartiers d’Avignon ont ainsi quitté le parti fin novembre.

«Il n’est pas obsédé par la présidentielle»

Le report du congrès laisse aussi plus de temps pour décider des futurs porte-parole. Pour l’instant, on garde le mystère au NPA, sur les camarades susceptibles de prendre la suite ou d’épauler Olivier Besancenot. Les noms de deux anciennes têtes de liste aux européennes de 2009 et aux régionales de 2010, Myriam Martin et d’Omar Slaouti, reviennent le plus souvent.

Et pour 2012? Si on ne voit pas le NPA se priver de la personnalité d’Olivier Besancenot pour une telle campagne, ses proches esquivent: «Il n’est pas obsédé par la présidentielle», lance Pierre-François Grond pour qui la priorité est au «rassemblement anticapitaliste indépendant». Le NPA compte participer aux «forums» annoncés par Attac et la fondation Copernic. «Jean-Luc Mélenchon commence par la question du candidat, nous, ce n’est pas ça», tacle Pierre-François Grond.

Mais entre le candidat du Front de gauche (Jean-Luc Mélenchon ou le communiste André Chassaigne), Nathalie Arthaud à Lutte ouvrière et celui du NPA, il y aura, une nouvelle fois, l’embarras du choix à la gauche du PS.

Publié dans Articles de presse

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